Adeline Ribierre, écrivain : « Alanvère », chapitre 1

L’amie Adeline Ribierre, ci-devant grande reporteuse à la chronique fargussienne, nous fait l’immense plaisir de nous offrir un conte, « Alanvère, un conte sur la différence, les points de vue, les compromis »... Merci Adeline !

ALANVERE – Chapitre 1

Au royaume d’Alanvère, les choses ne se passaient jamais comme ailleurs.

Les gens se levaient à la tombée de la nuit, après avoir dormi toute la journée. Quand je dis qu’ils se levaient, ce n’est pas tout à fait ça, puisqu’ils dormaient debout. Alors, quand ils se réveillaient, ils se mettaient debout… sur les mains. Eh oui, la tête en bas. Ils étaient très doués pour faire le poirier, parce qu’ils apprenaient cela dès le plus jeune âge.

Donc, dès que le soleil commençait à se coucher, les Alanvériens se réveillaient, quittaient leurs chemises, leurs robes ou leurs pantalons, et ils se mettaient en pyjama. Les pyjamas et les chemises de nuit étaient leurs vêtements pour sortir ou pour travailler.

Ils prenaient ensuite leur petit-déjeuner. Ils buvaient du café froid et du jus d’orange chauffé dans le chaudron pendu dans la cheminée. Ils mangeaient des tartines de pain beurrées par en dessous. Par contre, si vous croyez qu’ils étaient assis à l’envers et tenaient leurs tasses avec les pieds, vous vous trompez lourdement : c’est une position très mauvaise pour la digestion. Ils allaient jusqu’à leurs chaises sur les mains et là, hop, ils s’asseyaient comme vous et moi.

Après cela, ils faisaient leur vaisselle, avec les pieds cette fois. Ils commençaient par la rincer soigneusement, et ensuite ils la frottaient avec du savon, ce qui fait que les couverts étaient toujours un peu poisseux et collants ; mais ça ne les dérangeait pas : ils avaient l’habitude.

Enfin, au clair de lune, les mamans partaient au travail, et les papas restaient à la maison pour s’occuper des bébés et des enfants qui n’allaient pas encore à l’école. Ils faisaient le ménage, les courses, la cuisine, jouaient avec les petits et les emmenaient en promenade. Ils se retrouvaient parfois entre papas avec leurs enfants, et ils se racontaient des tas de choses en mangeant du thé. Mais oui, vous avez bien lu. Les Alanvériens mangent le thé, parfaitement. Ils mettent les sachets à infuser dans un bol d’eau, puis ils jettent l’eau et mangent le contenu du sachet. C’est délicieux.

A suivre…

 

Un commentaire sur “Adeline Ribierre, écrivain : « Alanvère », chapitre 1

  1. Ouff, après de grandes recherches dans ma chronique adorée : youpi j’ai le chapitre « number one » sous les yeux.. trop bien tes Alenvériens !! Ah ah les papas qui mangent le thé en se racontant plein de choses… du pur bonheur hein !!

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