MJ Masson : Souvenirs de gosse (8)

Notre grand reporter perrotin et d’ailleurs, d’ailleurs, nous fait le grand honneur d’une chronique de “souvenirs de gosse”. Les illustrations sont issues des trésors de Michel Jack auquel La fargussienne et ses lecteurs du monde entier adressent un chaleureux M.E.R.C.I !

Souvenirs de gosse (8) :

fraiseComme je l’ai déjà dit, nous allions à l’école à pied quelque soit le temps, quatre fois par jour nous parcourions la distance séparant la maison (papa avait pris sur lui de construire une maison en dur, en forme de fermette parce qu’il fallait loger aussi les bestioles (poules, canards, cochon et j’en passe). Une bonne chose, on rencontrait bien moins de rats. Il n’y avait pas de cantine, pas de transports scolaires comme maintenant, mais on était des gaillards solides et la marche à pied ne nous rebutait pas, d’ailleurs quelques fois on prenait le chemin des écoliers histoire de traîner un peu. C’est ainsi qu’on apprenait à connaître les gens du village. Braves petits, on rendait quelques fois de menus services et, malgré notre hauteur de trois pommes à genoux, on atteignait quand même la plupart des sonnettes… la course à pied nous sculptait les mollets.

Fripons que nous étions déjà à cet âge, nous avions repéré, juste après la croix de béton dite « croix Barbé », la maison d’un vieux Monsieur, invalide de guerre ayant perdu une jambe (je crois me souvenir la gauche) qui avait un beau jardin le long de la route clos par un grillage « à lapin » et avait disposé de très beaux et productifs fraisiers au pied de ce grillage. Alors, bien sûr, en passant on lui « piquait » ses fraises au travers des mailles. Il descendait l’escalier de son pavillon en nous traitant de petits salopiauds et qu’il allait nous « foutre une torgnole », mais malgré sa facilité de déplacement avec sa jambe de bois (c’était un grand chasseur qui parcourait infatigablement la plaine), il ne courrait pas aussi vite que nous.

Il avait également deux chiens de chasse, dans sa cour fermée, et nous imitions assez bien les cris des « matous » qui se battent et cela faisait hurler ses chiens. Il nous grondait du haut de son escalier, mais nous on filait vite, plus vite que lui. Une fois, ses chiens sont sortis et sont venus vers nous, mais comme on allait toujours derrière notre père à la chasse, ils nous connaissaient bien et étaient inoffensifs.

J’avoue n’avoir jamais vu de fraises aussi belles que les siennes au marché, et surtout aussi délicieuses…

Quand j’en parle aujourd’hui avec son fils, on rigole bien !

À suivre…

 

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