Lettre à mon père (5) – Roland Bideau

Lettre à mon père (5)

Le Havre, Mars 1944 – Mon père frappe à la porte de son collègue Mayer, professeur de chimie au Lycée du Havre – Il a à parler avec lui du prochain numéro de l’Heure H . La maison est étrangement silencieuse. Seul un bref appel résonne tout à coup : ‘Marcel’ !  Mon père réalise en un éclair : la Gestapo est là.

– Roger , je venais voir si vous avez besoin de conserves ; il nous en reste quelques bocaux.

Un bref échange, et mon père repart. Roger Mayer, alias P.D. Jardins, Croix de guerre 39/45, médaille de la Résistance, sera interné au camp du Struthof. Quand il en reviendra, il pèse 40 kilos.

L’engagement – Actif au Groupe Salesman I, mon père rédige des faux papiers allemands, qui permettront de faire libérer plusieurs dizaines de prisonniers français.  L’attestation de Résistant date du 7 janvier 1947. Elle est signée ‘ Jean Thomas ‘ , Sous-Lieutenant, matricule 238 . Le réseau S.R. Béarn est sous les ordres du Cdt Philippe Liewer.

Dans ma solitude de Saint-Arnoult, le clocher de l’église sonne midi. Tu agissais parce qu’il fallait combattre l’occupant, parce qu’il fallait appeler à la révolte contre lui, à tout prix. La force de la conviction doit-elle aller contre la prudence, contre l’habileté, ou s’en faire des alliés ? Sûr de ses compétences, je l’ai dit. Et ça joue un rôle ?

NDLF : Lien vers un site consacré à M. et Mme Sueur, du même réseau, pages où l’on parle de Roger Mayer : clic.

 

 

2 commentaires sur “Lettre à mon père (5) – Roland Bideau

  1. Quand le passé retrouve le présent : il FAUT la mémoire!
    Merci –
    Roland

  2. Bonjour mon cher Roland,
    en recevant la newsletter, je me suis aperçue que tu écrivais une fois de plus tes souvenirs d’enfance, pour nous ! Merci infiniment de t’être replongée dans tes souvenirs; merci infiniment de nous offrir ce beau cadeau que sont »Lettres à mon père » ! Tu as toujours une aussi belle plume qui donne envie de se plonger dans cette histoire : ton histoire !
    J’ai commencé à te lire (j’ai lu les 3 premières); nul doute que je vais continuer à savourer tes textes avec un plaisir non dissimulé.
    Je t’embrasse.
    Edith

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